MEURTRE À TRÉFILERIE
Paru aux éditions ACTES GRAPHIQUES 219 pages novembre 2016
Le cadavre d’un éminent professeur est découvert sur le parking de la faculté de Droit de Saint-Etienne. Cette quatrième énigme amène le commandant Hervé Poitevinà pénétrer le « joli petit monde » universitaire, bien connu de l’auteur. La réalité contredira plus d’une fois les images d’Epinal qu’évoquait pour lui ce temple du savoir que devrait être l’Université. Il y rencontrera certes des enseignants dévoués et intègres. Mais aussi certains vaniteux, pervers, narcissiques à l’extrême, plus soucieux de leur carrière que de l’avenir de leurs étudiants. Un trafic de drogue à la faculté est peut-être chose banale. Mais quand des collègues de Poitevin se trouvent être des ripoux et s’encanaillent avec des dealerset des truands, cela conduit, de Saint-Etienne, Terrenoire ou Périgneux, en passant par Saint-Genest-Malifaux et Saint-Rambert, à un certain nombre de cadavres. C’est en prenant de gros risques que Poitevin réussira à appréhender les coupables et également à confondre ses collègues corrompus.
« Lascault éclata d’un rire sardonique. Poitevin était livide. Il n’avait aucun moyen d’agir. Coincé. Complétement à la merci de Lascault. Ses pensées allaient en fait à Maryse. Il l’imaginait au Central, belle, si belle, exécutant avec calme et précision sa tâche d’informatrice. Avec cette vie naissante dans son ventre. Sa mort va être un choc épouvantable pour elle ! Que d’années de bonheur gâchées ! Quelle souffrance ! C’était la souffrance qu’aurait Maryse qui le torturait. Il se moquait pas mal de lui. Il avait commis une erreur. Une erreur de débutant. Il n’aurait pas dû partir seul. Certes il avait combiné ce qui lui arrivait. Il voulait être le seul à jouer la chèvre pour attirer Le Braco. Mais ça ne se déroulait pas comme prévu. C’était un peu trop tard pour avoir des regrets. En quelques fractions de seconde il vit défiler sa vie. Les visages de son grand-père, de son père, de sa mère, de son frère passèrent devant ses yeux de façon fugace. Il n’avait pas eu le temps de retrouver des traces des faits de résistance accomplis par son grand-père. Il ne reverrait pas son père qui devait venir chez lui dans une quinzaine de jours pour faire la connaissance de Maryse, ni le reste de sa famille. Même son ex-femme et son beau-père, les copains du commissariat de Montélimar et ceux de Saint-Etienne, son ami le juge Antoine Ribes furent de cette poignante galerie de portraits. Mais le défilé ralentit quand commencèrent les souvenirs de sa vie depuis sa rencontre avec Maryse. Elle lui avait redonné goût au bonheur. C’était si simple de vivre avec elle ! Et elle attendait un enfant de lui ! Une boule était coincée dans sa gorge qui le tétanisait.
- Allez, Poitevin. Avance un peu vers moi que je vois ton visage décomposé, dit encore Lascault. T’as les chocottes ? »